Un réseau de chaleur urbain alimenté par des énergies renouvelables et en extension
Propos recueillis auprès de Jean-Patrick MASSON , vice-président de Dijon métropole, délégué à la Transition écologique, déchets, énergies renouvelables (hydrogène et photovoltaïque), réseaux, concessionnaires et régies, programme H2020.
Après des résultats de départ encourageants, le réseau de chaleur du territoire de Dijon Métropole est passé de moins de 15 km il y a 12 ans à plus de 100 km aujourd’hui. Il y aura 120 km en 2023, suite aux travaux en cours, soit une moyenne de 8 km supplémentaire par an.
La décision de Dijon Métropole de développer les réseaux de chaleur date de 2008. Plusieurs paramètres entraient en compte :
• La volonté politique d’avoir le plus possible d’énergies renouvelables dans le mix énergétique du territoire ;
• Le souhait de mieux valoriser la chaleur issue de l’incinérateur (désormais appelé Unité de Valorisation Énergétique), qui à l’époque produisait uniquement de l’électricité par cogénération ;
• Un problème de pollution locale liée aux quelques réseaux de chaleur existants, de quartier ou privés, qui étaient alimentés à partir du fioul ou du charbon.
Dans les dossiers de transition énergétique et écologique, le temps des expérimentations est fini. Il faut adopter des engagements forts et des solutions massives, qui ont un vrai effet levier et qui apportent une réponse significative. À condition de les développer largement, les réseaux de chaleur font partie de ces solutions. Ils permettent en outre de toucher du doigt les résultats, et de les porter à tous les acteurs : le taux d’énergie renouvelable du territoire a progressé et la qualité de l’air a été améliorée localement.
En tant que Métropole, la collectivité disposait de tous les leviers pour avancer de manière hardie. Elle s’était renseignée sur la mise en place de réseau de chaleur à grande échelle : cela nécessitait un investissement important.
La décision de construire 20 km de ligne de tramway a constitué l’opportunité de passer à l’action : cela impliquait un détournement des réseaux, et à l’occasion de ces travaux ont été posés des tubes en attente du futur réseau de chaleur.
Cit’ergie a incité Dijon Métropole à se fixer des objectifs ambitieux, et à suivre les effets. Le réseau de chaleur a notamment soulevé les questions de la qualité de l’air et de la substitution des énergies pour le patrimoine bâti de la collectivité. Ainsi, les chaudières fioul ont été supprimées, les bâtiments raccordés, ils sont aujourd’hui chauffés pour moitié avec des énergies renouvelables. Le réseau de chaleur a permis d’atteindre et même dépasser une partie des objectifs de la Convention des Maires, signée par la Ville de Dijon.
En savoir plus : fiche action exemplaire 3.2.2